On oublie parfois que pour être à la fois performant et/ou en bonne santé, il faut mettre en œuvre des procédés pour récupérer des différents stress qui sont imposés à notre organisme (qu’ils soient liés à des activités physiques ou non et qui permettent surtout de récupérer ). Nous parlons alors « d’entrainement invisible
Lorsque nous parlons de performance, d’activité physique ou de santé, nous nous focalisons sur des aspects quantitatifs (nombre de pas, intensité de l’activité physique, fréquence cardiaque de repos ou d’exercice, …)et/ ou sur des aspects qualitatifs (les sensations évaluées via les échelles RPE…) qui sont autant de marqueurs que beaucoup connaissent, tentent de maîtriser et qui constituent une part de l’entraînement dit « visible ».
Cependant, on oublie parfois que
pour être à la fois performant et/ou en bonne santé, il faut mettre en œuvre
des procédés pour récupérer des différents stress qui sont imposés à notre
organisme (qu’ils soient liés à des activités physiques ou non et qui
permettent surtout de récupérer ). Nous parlons alors « d’entrainement invisible
» (Ziane R., La récupération ou l’entraînement invisible).
Cette dimension primordiale de l’entrainement, inhérente à la notion
d’hygiène de vie, comprend des phases de repos et des phases de
récupérations permettant ainsi l’adaptation de l’homéostasie aux stress
imposés., parmi les nombreux facteurs assurant la récupération de l’organisme,
l’alimentation et le sommeil sont deux éléments incontournables si l’on
souhaite rester en bonne santé et/ ou performer. Il s’avère de plus qu’ils
interagissent entre eux : l’alimentation conditionne la qualité de
sommeil...Enquête sur ces interactions.
Quelques rappels sur le sommeil
Le sommeil est « une baisse de
l’état de conscience qui sépare deux périodes d’éveil. Il est caractérisé par
une perte de la vigilance, une diminution du tonus musculaire et une
conservation partielle de la perception sensitive » (Inserm). Il s’agit donc
d’une phase où le corps diminue son activité, où les fonctions vitales sont
préservées, mais qui permet un relâchement d’un grand nombre de fonctions pour
favoriser la régénération de celle-ci.
L’heure de la prise du dernier
repas, quant à elle, reste encore sujette à discussion.
Associées à une activité physique régulière, nos habitudes alimentaires
constituent un réel levier afin de mieux dormir.
Deux articles précédemment publiés dans la newsletter (« Faut-il bien dormir pour être performant ? » et « Préparation physique : nouvelles interprétations et pistes pour lutter contre la fatigue » ) permettront d’apporter un complétement d’informations relatives au sommeil. Ces derniers précisaient notamment que des habitudes de vie proches des heures de coucher (consultation d’écran, activité physique, alimentation, …) conditionnent l’endormissement. L’alimentation et plus particulièrement le type d’aliments, la quantité de nourriture et la chronicité de la prise du repas sont autant d’éléments qui ont un réel impact sur le sommeil.
Interactions entre le sommeil et l’alimentation
Le dîner peut impacter le sommeil et influencer sa qualité. La gestion de ce dernier repas doit alors ne pas être négligée. Ainsi, les aspects quantitatifs, qualitatifs et temporels sont à considérer.
· Les aspects quantitatifs
La quantité d’aliments ingérée
semble influer la capacité à bien dormir. Une quantité trop faible d’aliments
ou la suppression du dîner peuvent empêcher de faire une nuit complète, du fait
de la possibilité de l’apparition d’une fringale nocturne (Institut National du
Sommeil et de la vigilance). Par effet de faim, le corps peut enclencher une
phase d’éveil afin que nous puissions nous alimenter. Si une collation au cours
de la nuit est prise, cela peut perturber la régularité du sommeil.
Un repas trop copieux peut également empêcher l’endormissement et favoriser des
réveils nocturnes du fait de l’augmentation de la température corporelle due à
l’effort de digestion.
Les dîners, tout en échappant aux problèmes de lourdeurs digestives, doivent
donc être suffisants pour obtenir un effet de satiété et s’épargner une
fringale nocturne.
· Les aspects qualitatifs
1. Les facteurs nuisibles au sommeil
L’aspect qualitatif du dîner revêt
une importance dans la qualité de sommeil. Les repas trop riches en acides gras
(lipides) ou en protéines sont à éviter : le temps de digestion est beaucoup
plus important pour ces deux macronutriments. Les plats à base de viandes,
charcuteries et avec des fritures sont donc à limiter. Tous les excitants comme
la caféine et la théine sont à proscrire : ils stimulent à la fois le système
nerveux central et les centres respiratoires.
Par ailleurs, l’alcool, considéré par certains comme facilitateur de
l’endormissement, est en réalité un réel perturbateur. Certes, il favorise
l’endormissement mais l’ingestion d’alcool encourage les réveils nocturnes et
des pathologies comme l’apnée du sommeil.
2. Les facteurs favorisant le sommeil
A contrario, certains types
d’aliments permettent un endormissement rapide et une meilleure qualité de
sommeil.
Les aliments riches en tryptophane (acide aminé essentiel) semblent être
avantageux. Cet acide aminé est précurseur à la fabrication de la sérotonine,
hormone permettant de réguler notre humeur. Une meilleure humeur serait donc
favorable à un meilleur sommeil mais une présence suffisante de sérotonine
permet une meilleure production de mélatonine, l’hormone du sommeil.
Le tryptophane se retrouve notamment dans les viandes, poissons, œufs, amendes,
noix, noisettes, légumes secs, bananes et chocolats et certaines céréales
(avoine, soja, mais, seigle, sésame, riz, quinoa).
Les aliments riches en glucides, comme les pâtes, le riz complet, les pommes de
terre et les pains complets, permettent également un meilleur endormissement,
favorisent la production de sérotonine (donc indirectement la production de
mélatonine) et évitent les fringales nocturnes.
Les boissons chaudes sous forme de tisanes auraient un effet bénéfique. Elles
favoriseraient l’élévation de la température centrale et amélioreraient la
digestion. Cependant, il faut privilégier certaines plantes, comme la
valériane, la passiflore, la verveine ou la fleur d’aubépines, connues pour
leurs effets relaxants. La prise d’une boisson chaude peut être considérée
comme un rituel, permettant de préparer l’endormissement.
· Les aspects temporels
L’heure de la prise du dîner serait
également à considérer. En effet, un repas pris trop tôt peut favoriser les
fringales nocturnes tandis qu’un repas trop proche du coucher peut favoriser
une élévation trop importante de la température corporelle, voire une digestion
difficile du fait de la position allongée.
Ainsi, un repas situé à environ 2 heures du moment du coucher constitue un bon
compromis pour éviter tout désagrément.
Les études menées sur ce sujet sont cependant contradictoires. Duan et coll.
ont démontré qu’il n’y a pas d’impact avec un repas pris 1 heure avant
l’endormissement comparé à un repas pris 5 heures avant. C’est une piste
suggérant qu’un repas proche de l’heure de coucher pourrait également favoriser
l’endormissement.
Conclusion
L’alimentation joue un rôle dans la qualité du
sommeil. Les aspects qualitatifs et quantitatifs sont les plus importants pour
impacter positivement ce dernier : ne pas trop manger mais en quantité
suffisante et opter pour des apports d’aliments favorisant la sécrétion de
sérotonine (et indirectement de mélatonine) seraient une base de conseils pour
tous.
L’heure de la prise du dernier
repas, quant à elle, reste encore sujette à discussion.
Associées à une activité physique régulière, nos habitudes alimentaires
constituent un réel levier afin de mieux dormir.