Quelles caractéristiques donner aux relations entraîneur-sportif pour faire émerger l’excellence en préservant l’intégrité mentale ?
pour
le meilleur ou pour le pire !
La préparation physique n’est pas toujours bien vécue, tant du point de vue de la charge d’entraînement que de la relation entraîneur-sportif[1].
Quelles caractéristiques donner aux relations entraîneur-sportif pour faire émerger l’excellence en préservant l’intégrité mentale ?
Cette rencontre entre l’entraîneur et le sportif permet d’ajuster leur relation. La qualité de la prise en main conditionne pour partie la suite de cette relation :
- trop rigide, elle focalise l’attention sur les statuts et les rôles plus que sur les tâches et les enjeux,
- trop laxiste, elle laisse penser que tout est possible y compris les comportements excessifs.
Chaque saison sportive et
chaque séance commencent par une prise en main. Chaque nouvel exercice doit
être amorcé par une re-prise en main.
Il s’agit, pour un même effet recherché par l’entraîneur, de diversifier les exercices en faisant varier les situations d’exercice, les tâches que le sportif doit réaliser et les buts qu’il doit atteindre.
L’aménagement de
l’environnement et les consignes verbales sont des outils pédagogiques à
utiliser sans modération. La démonstration sera utilisée de façon plus modérée[2].
Le niveau de difficulté des tâches devra être suffisamment élevé pour poser un
nouveau problème au sportif, mais pas trop élevé pour que le sportif puisse
finir par réussir : les psychologues parlent de difficulté optimale ou de "délicieuse
incertitude"…
Informer, c’est réduire l’incertitude, donc abaisser l’anxiété. Pour rassurer le sportif, l’entraîneur doit l’informer, par un discours optimiste, sur les tâches à réaliser puis, sur son activité.
Ceci vise à :
- induire, chez le sportif, des expectations[3] positives avant de réaliser une tâche,
- à informer le sportif, après plusieurs essais ou répétions, des variables qui ont été bien contrôlées et celles qui doivent être mieux contrôlées.
Le sportif rassuré peut mieux alors se concentrer sur les tâches.
Les remarques désobligeantes voire humiliantes et autres jeux de mise en boite sont des formes de "dressage humain", mais certainement pas d’éducation à l’autonomie. On obtient des résultats meilleurs et durables avec des feed-back positifs mais réalistes, ponctués par l’évocation non-dramatique de quelques points à améliorer ainsi que des pistes ou des moyens (techniques, matériels ou intellectuels) pour les améliorer.
Les exemples de management, connus de certains milieux, inspirent encore de nombreux entraîneurs et sportifs qui ne conçoivent plus la relation pédagogique que sous la "forme" domination-soumission. Cette conception "préhistorique" des relations humaines ferme les perspectives d’évolution et d’épanouissement : Personne n’en sort grandi. On ne peut plus s’étonner alors que certains abandonnent leur pratique sportive pour rechercher un environnement plus épanouissant.
Les relations de collaboration et de coopération sont des alternatives aux relations de domination. Ceci n’est possible qu’à conditions de partager les responsabilités.
On ne peut pas nier :
- le déséquilibre de la relation entraîneur-sportif (détention du savoir et du pouvoir, des droits et des devoirs),
- la part de responsabilité du sportif.
Pour autant, chaque interlocuteur est responsable de la qualité de ses relations avec l’autre : Les réactions immédiates sont souvent les plus adoptées mais rarement les plus adaptées. Dans la précipitation (communication du "tac au tac"), on oublie qu’il existe une infinité de réactions possibles ; les meilleures étant le plus souvent différées car pensées, construites et mieux contrôlées.
[1] La notion de relation entraîneur-sportif est plus large que celle de relation pédagogique.
[2] Bien que l’imitation soit l’une des principales formes d’apprentissage, la démonstration a des limites, par exemple :
- ce qui doit être repris n’est pas toujours visuel (proprioception...).
- en proposant des solutions toutes faites, la démonstration tend à inhiber la créativité.
- il n’est pas toujours possible de démontrer (niveau de pratique, âge…).
[3] Expectation : Représentation mentale des possibilités de réussir.